YINTAH (2024)

« Yintah » (qui signifie « territoire » en wet’suwet’en) est un documentaire brut et sans filtre sur la souveraineté autochtone, la résistance Wet’suwet’en et la lutte pour défendre un territoire non cédé contre les pipelines, les raids de la GRC et l’industrie coloniale.
Tourné sur plus d’une décennie, le film suit les défenseur·euses de la terre qui tiennent leur position et refusent d’être chassé·es de leurs terres ancestrales, en Colombie-Britannique dite « canadienne ».

Maintenant disponible sur Netflix, Yintah fait sensation à l’international et accumule les prix grâce à son récit sans compromis et sa puissance politique.

Amplifier Films : architectes du récit

L’équipe de postproduction d’Amplifier Films s’est plongée dans les tranchées — visionnant plus de 1 100 heures de séquences, montant plus de 400 scènes, et développant la structure narrative qui a servi de colonne vertébrale au film terminé.

Ce travail a permis de tracer l’arc émotionnel et politique de Yintah, en donnant forme à son parcours de résistance.

Franklin López : producteur au début du projet, fondateur d’Amplifier Films, cinéaste engagé

Aux premières étapes du projet, Franklin López, fondateur d’Amplifier Films, a travaillé comme producteur, en contribuant à orienter la direction créative et politique du film tout en collaborant étroitement avec Mutual Aid Media. Son leadership a été crucial pour obtenir plus d’un million de dollars en financement et pour bâtir un partenariat clé avec la maison de production primée Eyesteel Film. Frank a dirigé l’équipe de postproduction jusqu’à son départ en 2022, assurant la cohérence éditoriale et ancrant le récit dans la vérité des mouvements.

Même avant que le film soit terminé, Yintah attirait déjà l’attention à l’international. Un extrait monté par Frank pendant la postproduction a remporté un prix au Festival de Cannes, un signe clair de la puissance du film et de la précision éditoriale qui s’y dessinait déjà.

Un lien profond avec la lutte Wet’suwet’en

En tant que cinéaste, le lien de Frank avec la lutte des Wet’suwet’en est ancien et profond. Il a été le premier réalisateur à documenter cette résistance, dès 2011, lors d’un voyage sur le territoire qui a donné naissance au court métrage Oil Gateway, publié via son projet média clandestin subMedia.
Au cours de la décennie suivante, il a produit plus d’une douzaine de courts métrages sur la résistance, dont deux succès viraux pour AJ+ qui ont contribué à propulser la lutte sur la scène internationale.

Un film fait avec le mouvement, pour le mouvement

Dès le départ, Yintah n’était pas qu’un projet de film — c’était une partie intégrante de la lutte. La démarche de création s’enracinait dans la solidarité et la résistance anticoloniale : faire des médias non pas des artefacts à posteriori, mais des outils vivants pour le combat.

L’équipe n’a pas attendu des années pour partager l’histoire. Grâce à des courts métrages et du contenu diffusé rapidement, elle a contribué à faire connaître la lutte des Wet’suwet’en, à contrer les récits médiatiques corporatifs, et à alimenter un véritable élan sur le terrain.
La caméra était à la fois témoin et arme — non seulement pour documenter l’histoire, mais pour l’influencer.

Cette approche traduit un engagement profond envers une narration décoloniale sur l’Île de la Tortue : un cinéma au service des mouvements, des voix de la base, et des connexions entre résistances autochtones à travers les frontières.

Pitcher la vision

Dans les premières années du projet, Frank, alors producteur, a inlassablement pitché Yintah auprès de diffuseurs et distributeurs internationaux — dont National Geographic, Field of Vision, Al Jazeera, entre autres.
Après des mois de démarches, Radio-Canada (CBC) s’est engagée avec une entente de diffusion, donnant ainsi un élan décisif au projet et ouvrant la porte à d’autres sources de financement.

Prix et distinctions

Yintah a été salué à l’international pour sa clarté politique, sa force éditoriale et ses images saisissantes. Voici un aperçu de ses prix et nominations :

  • Meilleur long métrage documentaire – Prix Écrans canadiens

  • Meilleure direction photo dans un long métrage documentaire – Prix Écrans canadiens

  • Prix du public Rogers du meilleur long métrage canadien – Hot Docs 2024

  • Prix du public – Hot Docs 2024

  • Meilleur long métrage documentaire international – Red Nation Film Festival

  • Grand Prix Impact – FIPADOCS (France)

  • Prix Human Rights Human Wrongs – Human International Doc FF

  • Mention spéciale du jury – Prix Elevate – DOXA Documentary Film Festival

  • Mention spéciale du jury – Prix Colin Low (Meilleure réalisation canadienne) – DOXA

  • Finaliste – Prix Justice sociale – Lane Doc Fest

  • Nomination – Cinema for Peace Dove International Green Film Award

  • Nomination – Meilleure musique originale dans un long métrage documentaire – Prix Écrans canadiens

  • Nomination – Meilleur design sonore dans un long métrage documentaire – Prix Écrans canadiens

  • Nomination – Meilleur documentaire – Toronto Film Critics Association

  • Gagnant – Meilleur montage (documentaire) – Canadian Cinema Editors Awards