Bâtir la résistance : Aidez à sauver le bastion anarchiste de Montréal

En 2008, une projection de film dans un vieux bâtiment anarchiste délabré à Montréal allait, sans que je le sache, changer le cours de ma vie. Au fil des années, cet espace est devenu un véritable foyer de résistance, d’organisation radicale et d’entraide concrète. Aujourd’hui, il a besoin de notre aide. Ce billet de blogue raconte comment j’ai trouvé ma maison politique dans cette ville, l’esprit émeutier de Montréal, et pourquoi ce bâtiment mérite qu’on se batte — encore une fois — pour le garder en vie. Donnez un coup de main pour le faire survivre.

AMP:SHORTSFRANK'S BRAIN

Franklin López

4/16/20252 min temps de lecture

En 2008, fraîchement sorti du bordel qu’étaient les manifs contre les congrès républicain et démocrate, j’ai débarqué à Montréal avec un documentaire tout chaud sorti du montage, Ground Noise and Static. Des camarades que je connaissais juste en ligne m’ont dit : « Yo, viens le montrer au CMAQ ». Je savais pas c’était quoi, câlisse, mais je me suis pointé.

La place? Hallucinante. Au premier : L’Insoumise, une librairie anarchiste crinquée qui existe encore aujourd’hui. En haut : CMAQ (Indymedia Montréal). Le monde qui organisait l'événement était en retard, classique « anarchist time ». Mais quand ils sont arrivés, c'était pas parce qu'ils se la coulaient douce — y'avaient été perturber le maudit Train des esprits, un cauchemar de relations publiques sur roues qui faisait la promotion des Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Ils ont défoncé la porte avec un grand sourire, en criant : « On leur a pété la yeule! » Et j'ai fait, ouais. J'ai trouvé ma gang.

Juste six personnes sont venues à la projection. Ça changeait rien. Ces six-là allaient devenir parmi mes meilleurs chums. Ce voyage-là, sorti de nulle part, a planté des graines que j'allais même pas comprendre avant de déménager ici pour de bon, cinq ans plus tard. Montréal s'était déjà gravé dans mon cœur, mais après avoir vu Athènes — où les anarchistes contrôlent littéralement des quartiers entiers — je savais que je devais vivre quelque part où la résistance était une force vive. Pis en plus, Vancouver était rendu tellement cher que je dormais dans mon maudit van.

Avance rapide jusqu'en 2012. J'ai projeté une coupe de mes vidéos de subMedia dans une ruelle, vers la fin de la grève étudiante. C'était plein à craquer. Ce soir-là, j'ai rencontré ma partenaire, et on a fini par élever un kid ici — parce que Montréal rend ce genre de choses-là possibles. Des garderies de première qualité et abordables. Des organismes communautaires qui ont du mordant. Des comités de logement. Des vrais gains, obtenus par des luttes radicales, pas des miettes de pain lancées par des libéraux.

Et le point d'ancrage de toute cette affaire-là? Ce même ostie de bâtiment anarchiste.

Montréal est une ville où les émeutes sont devenues un rituel. Tu peux être sûr que le monde va tout casser le 15 mars et le 1er mai, année après année. Mais c'est pas juste pour le spectacle des émeutes. Ce qui rend cette place vraiment spéciale, c'est l'organisation profonde, au jour le jour. Le sens de la camaraderie. L'engagement. C'est pas juste des slogans edgy et des patchs cool — c'est du concret : être sur le terrain, nourrir tes voisins, combattre les proprios, tenir la ligne. Et des espaces comme cette bâtisse rendent tout ça possible.

Alors voilà le deal — on a besoin de votre aide pour garder cette bâtisse en vie.

Si l'esprit de résistance de Montréal vous a déjà inspiré — ou si vous voulez simplement soutenir un lieu où la lutte est réelle et continue — donnez ce que vous pouvez. Chaque piasse va servir à maintenir ce bastion anarchiste en état de marche.

Supportez la levée de fonds ici : https://www.diffusionlibertaire.org/

Gardons cette flamme allumée.