1er mai 2006 – La grève massive dont personne ne parle
Le 1er mai 2006, les États-Unis ont vu l’une des plus grandes mobilisations de masse de leur histoire — 2 à 3 millions de personnes ont participé à ce qui était, en réalité, une grève générale coordonnée à grande échelle.
FRANK'S BRAIN
Franklin López
4/30/20252 min temps de lecture
Demain, c’est le 1er mai — cette belle célébration mondiale et turbulente pour les travailleurs·euses, les anarchistes, les antiautoritaires, et tous ceux et celles qui savent très bien que les patrons ont plus besoin de nous que nous d’eux. Mais avant de prendre d’assaut les rues à nouveau, rappelons-nous ce jour où des millions de personnes l’ont fait — et que presque tout le monde a oublié.
Le 1er mai 2006, les États-Unis ont connu l’une des plus grandes mobilisations de masse en une seule journée de leur histoire : entre 2 et 3 millions de personnes ont participé à ce qui ressemblait à une grève générale. Ce n’était pas juste une manif — c’était un vrai shutdown. Les restos ont fermé. Les usines de viande se sont arrêtées. Les fruits ont pourri sur les arbres. Le port de Los Angeles a presque cessé de bouger. Dans certaines villes, les écoles étaient désertes — élèves, profs et personnel avaient tout simplement quitté les lieux.
C’était une réponse directe au projet de loi H.R. 4437, une cochonnerie raciste anti-immigration, parrainée par le congressiste James Sensenbrenner du Wisconsin. Ce projet aurait criminalisé les personnes sans statut et tous ceux et celles qui les aidaient. Mais les communautés immigrantes — majoritairement latinx, mais aussi venues du monde entier — se sont organisées, vite et fort, pour dire clairement : on n’est pas jetables.
On a appelé ça El Gran Paro Estadounidense — la grande grève américaine — mais aussi A Day Without an Immigrant (une journée sans immigrant·e·s). À Los Angeles seulement, on estime entre 1 et 2 millions de personnes dans les rues. Partout au pays, les gens portaient des chemises blanches, symbole d’unité — pour que les caméras hélico montrent l’ampleur du mouvement. Et c’était hallucinant.
Mais bien sûr, si vous avez cligné des yeux, vous n’avez probablement rien vu — parce que les médias mainstream ont quasi ignoré l’événement. Ce moment de résistance massif a été délibérément effacé de la mémoire collective. Heureusement, certains d’entre nous ont compris ce qui se passait. J’étais producteur pour Democracy Now! à New York ce jour-là, et c’était surréel. Les rues débordaient — une marée humaine en train de tenir le front.
Autour de ce moment, mon camarade Sasha Costanza-Chock m’a proposé de participer à un projet pour préserver la mémoire de cette journée. On savait que l’histoire était en train d’être enterrée en direct. Alors on a rassemblé les vidéos DIY mises en ligne, et on a créé un DVD intitulé ¡Gigante: Despierta! (Le Géant se réveille). Il est encore dispo en ligne — et tout en haut de ce blog, y’a un lien vers une vidéo YouTube avec quelques extraits.
Le 1er mai n’a pas commencé en Europe ou dans une salle syndicale — il est né à Chicago, dans la lutte sanglante pour la journée de 8 heures. Cette journée appartient aux travailleur·euse·s, aux migrant·e·s, aux radical·e·s, et à tous ceux et celles qui disent fuck les frontières et les patrons.
Alors, où que vous soyez demain : allez pas travailler. Achetez rien. Rejoignez les vôtres dans la rue. Faites du bruit. Occupez l’espace. Bâtissez du pouvoir. Et n’oubliez jamais : ce monde tourne parce qu’on le fait tourner.

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